Lettre ouverte à Mr Le Président du Conseil Interprofessionnel des Vins de Bordeaux (CIVB),
Non, Mr Farges vous ne pouvez pas dire ce que vous voulez !
Monsieur Bernard Farges,
Comme vous et 226000 personnes, j’ai regardé le documentaire d’Ixchel Delaporte Les raisins de la Misère.
Si vous et moi n’y avons rien découvert, car parfaitement au fait de la situation des travailleurs des vignes itinérants sur le Médoc et la Gironde, comme de celle des saisonniers locaux et des permanents qui n’a rien à lui envier. J’y ai été interpellée par la teneur de vos propos. Non, Mr Farges de la place qui est la vôtre, vous ne pouvez pas dire ce que vous voulez et vous ne pouvez pas délibérément dénigrer vos travailleurs des vignes. Vos travailleurs des vignes oui, parce que ces milliers de petites Mains de l’Ombre qui s’affairent sans relâche dans les vignobles girondins sont votre source de revenus. C’est le vin fruit de leur labeur qui vendu de par le Monde comme vin de Bordeaux, vous assure votre siège doré. Vous qualifiez les tâches qu’ils accomplissent avec savoir-faire et passion de « simples », mais que connaissez-vous de leur travail ?! Vous n’avez pas dû épamprer beaucoup de ceps de vigne dans votre vie pour y voir une tâche simple. L’épamprage constitue un des travaux les plus techniques à la vigne, dont dépendront la taille et les récoltes suivantes. Il suffit d’un mauvais épamprage pour hypothéquer les vendanges ultérieures. Que connaissez-vous du relevage ? Une tâche ardue au plus fort de la pousse de la vigne lorsque la végétation y est bien dense. Qu’y-a-t-il de simple Mr Farges à réaliser les travaux de la vigne par tous les temps, à des rythmes de travail effrénés imposés par les employeurs directs ou non, au mépris de douleurs musculaires récurrentes, la viticulture étant l’activité qui génère le plus d’arrêts de travail pour troubles musculo squelettiques, exposés directement aux pesticides de synthèse et à leurs effets délétères, pour des salaires de misère ?! Pourquoi la création de formations qualifiantes, l’école de la vigne et son homologue les vignerons du vivant si c’est pour former des vignerons à des tâches « simples » ?
Rien ne peut justifier la misère financière, sociale, sanitaire, dans laquelle sont maintenus les travailleurs des vignes qu’ils soient saisonniers itinérants ou locaux, ou permanents, alors même qu’ils contribuent à la production de vins que le CIVB vend de par le Monde comme les meilleurs. Ces conditions de travail sont de la responsabilité du CIVB en tant que vitrine des vins qui en sont issus. Vous ne pouvez pas prétendre ignorer ces problématiques et ne pas en être responsables.
Vos propos dans Les raisins de la Misère sont attentatoires à leur Dignité de Femmes et d’Hommes, de Travailleurs, et dénigrent leur travail en même temps que le vin qui en est issu. Comment prétendre vendre un vin d’exception produit par des personnes qui ne mériteraient que mépris et bas salaires ? Si ces vins sont à la hauteur des qualités que vous leur prêtez c’est grâce à celles et ceux qui de par leur savoir-faire, leur dévouement et leur passion, font d’un territoire favorable un terroir d’exception. Ces qualités méritent toute la reconnaissance de tous ceux qui profitent des retombées de cette renommée mondiale, dont le CIVB.
Mr Farges, dans ce documentaire vous vous demandez où iraient ces Femmes et ces Hommes si la viticulture girondine n’était pas là. Sachez que lorsqu’on a travaillé dans des conditions qui sont celles dans les vignobles des vins de Bordeaux, l’avantage c’est que l’on est armé pour travailler partout et dans toutes conditions et leur courage fera le reste. En revanche, je suis plus inquiète pour votre devenir Mr Farges. Où seriez-vous si vos petites Mains de l’Ombre n’étaient plus là ? Parce que là j’ai quelques doutes sur votre capacité physique à réaliser ces tâches simples à leur place.
N’oubliez pas Mr Bernard Farges les vins de Bordeaux sont à jamais empreints de la sueur et de l’abnégation de vos travailleurs des vignes et s’ils avaient le goût des conditions de travail que vous cautionnez, ils seraient imbuvables. Et que deviendriez-vous alors ?!
Marie-Lys Bibeyran pour le Collectif Info Médoc Pesticides.
TPlv
Bonsoir madame; je suis votre combat depuis le début.Il y a longtemps que j’ai jeté ma télé, je n’ai donc pas vu l’émission mais votre lettre, parfaite, dit tout!Retraitée pauvre de plus de 75ans, je ne peux pas me déplacer, ni vous soutenir financièrement, mais j’ai rempli il y a quelques temps un formulaire pour recevoir par poste votre livre pour soutenir financièrement le procès caricatural et disproportionné fait à votre amie. Je renouvelle cette demande.
Militante depuis 50 ans contre la chimie dans l’agriculture, le nucléaire et aussi la défense des travailleurs pauvres et précaires, j’en connais le prix à payer… Vous vous attaquez à un lobby féroce, archaïque et puissant: ENTOUREZ VOUS JURIDIQUEMENT, PHYSIQUEMENT, D’ASSOS, de parti(LFI, les Verts(?), de juristes, etc… Je ne suis pas parano mais expérimentée: prenez garde à vous. Avec toute mon affection. Suzanne Calmon.
Bravo
Peut-on avoir l’espoir d’un front commun contre ces exploiteurs pollueurs?
BRAVO oui très intéressant de demander état des stocks de pesticides et leur utilisation pour montrer leur évolution et donc prendre soin de leurs employés
et Bravo pour votre courage et motivation
Bravo pour votre combat Marie lyse .Maintenant lanceur d’alerte ,je continue
aussi ,malgré des menaces de mort et une agression à domicile,les luttes contre les pesticides, le nucleaire,la 5 G,le passe sanitaire ,la pollution
de l’air ,
le mépris ne tue pas. les pesticides, si: les insectes, les oiseaux, les amphibiens,..les humains…
Superbe texte de colère digne. J’avais déjà lu le superbe livre et vu le film. En effet qu’elle arrogance, quel mépris de ceux que je nomme les pinardiers ! J’ai moi même travaillé des années dans les usines d’embouteillage, a la chaîne. Des boulots durs,usants et bien entendu pour des salaires de misère. Mon seul bon souvenir aura été une bonne grève dans une de ces boîtes, Barton et Guestier en 1988 où nous avions gagné, du fric bien sûr mais surtout de la dignité et du plaisir de voir nos dirigeants ravaler leur morgue !
Chère Marie-Lys
Je suis de ceux qui ont vu le reportage « Raisin de misère » et je ne peux qu’applaudir à votre missive à destination de ce monsieur Farges.
Voilà qui est bien senti et votre conclusion est juste admirable » si le vin avait le goût des conditions de travail, il serait imbuvable ».
Il n’y a rien a ajouter.
Admiration
Merci Mme Bibeyran pour ce que vous faites, le reportage était très intéressant et c’est une honte de voir comment sont traités toutes ces personnes qui travaillent dans les vignes !
Votre total engagement, votre énergie à mener votre lutte, votre lucidité, la puissance de votre raisonnement force l’admiration. BRAVO !
Bravo Madame, j’ai été très impressionnée par le documentaire « les raisins de la misère ».courage pour votre combat
Pourquoi ne pas attaquer le CIVB pour dénigrement des « petites mains » de la vigne ?
Effet boomerang …
Bravo pour votre combat. N’achetez que du vin bio, la tâche sera tout aussi rude mais au moins, ils ne seront pas intoxiqués par l’épandage de pesticides.
bravo Madame
on va gagner contre la Finance Viticole
Je me doutais bien que les conditions de travail des « petites mains » n’étaient pas simples. Mais je suis stupéfait du manque de considération envers ces travailleurs : « débrouillez-vous pour vous loger et vous nourrir » !
bravo pour ce que vous faites. Vos actions, votre détermination et le nombre de celles et ceux qui vous suivent dans votre combat prouvent que celui-ci n’est pas vain. La prise de conscience de chacune et chacun ces dernières années sur les conséquences sanitaires du traitement chimique de la vigne prend des proportions que le CIVB et leurs dirigenants-decideurs ne peuvent endiguer. Ces représentants d’un monde révolu ne peuvent au mieux que retarder un train dont ils feraient mieux de descendre au plus vite au risque de connaitre honte et l’humiliation.
Je ne vous écris pas bon courage car vous en avez pour cent, mais félicitations et grand respect madame Marie-Lys Bibeyran
Sincèrement
Erick FEVRIER
M. Farges doit répondre ! C’est une des tâches simples de tout responsable. Soyez transparent, M.Farges : ouvrez en grand à la presse tous les vignobles ! Tout : les dossiers des ressources humaines et la gestion des stocks de pesticides. Ainsi le public se fera son idée sur les faits. Cap ou pas cap, M. Farges ?
Bien écrit et bien dit !
D’accord avec vous.
Bravo à toi, Marie-Lys, pour ce courrier qui résume bien la situation et merci de l’avoir fait.
Toute mon admiration…
bravo c’est avec des courages comme le vôtre que les choses changeront ( peut-être)
encore BRAVO!
Voilà enfin qu’on remet les pendules à l’heure
Bravo pour votre courage.
Toute mon admiration …
Sincèrement